Sainte-Lucie, à 37 kilomètres de la Martinique et pourtant…

Très récemment, Jenny Hippocrate Fixy, Présidente de l’Association Pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose accompagnée de 2 bénévoles de l’association (Evelyne et Christiane) ont réussi sur la petite Ile de Sainte-Lucie, une formidable mobilisation autour de la drépanocytose.

L’APIPD ne désarme pas de sa quête permanente, pour faire reculer la maladie. Elle continue sa croisade pour faire régresser ce fléau qui frappe sans distinction de couleur de peau n’importe quel être humain…
La mobilisation permanente reste la seule solution dans l’immédiat.

Sainte-Lucie ?

Sainte-Lucie est un petit pays anglophone, mais ayant obtenu son indépendance, il n’est plus sous la tutelle de la Grande Bretagne mais demeure membre du Commonwealth britannique. Presque 170 000 âmes y vivent sur 620 Km2, la capitale est Castries et presque toute la population y est cantonnée. Le pays est à 15 minutes de vol en avion de la Martinique.

Ceci étant, bien des choses différencient ces deux îles : la Langue maternelle de Sainte-Lucie est l’anglais. C’est la France qui commença à établir une réelle colonie et signa un traité avec les Caraïbes en 1660. Néanmoins, l’île fut tout au long du XVII et XVIIIème siècle principalement disputée entre la France et le Royaume-Uni, lequel en obtient le contrôle complet en 1814, avec le traité de Paris. Un gouvernement représentatif local est mis en place en 1924. Le pays devient indépendant le 22 février 1979.

En matière de prise en charge de santé, l’accès aux soins est assez limité. Néanmoins ce n’est pas le plus compliqué quand il s’agit de sickle cell, car, pour certains habitants de l’Ile et par son étiquette émanant de l’aspect socio culturel et une symbolique autour du sang, la drépanocytose se retrouve confrontée à un véritable dilemme :
D’une part l’idée que la drépanocytose est vraiment une maladie génétique, transmise par les parents, reste une évidence, tandis que d’autres individus continuent de croire que c’est une tare laissée par des jeteurs de sorts et autres sorciers qui pratiquent des sortilèges qui handicapent leurs concitoyens tout au long de leur vie.

Dans cette optique, nous avons rencontré Earl qui est président d’une petite association qui s’occupe d’enfants malades ; celui-ci a remercié l’APIPD pour le petit don qu’elle lui a fait et les deux parties ont décidé d’un commun accord de coopérer dans un futur proche. Earl a reconnu que la vie était très dure pour les drépanocytaires à Sainte-Lucie.

Earl, président d'association

Earl et la présidente Jenny Hippocrate Fixy

Loin de se laisser envahir par le désespoir : constater encore qu’au 21 siècles, il existe ce genre de croyance, la présidente de l’APIPD, déterminée à vaincre la maladie, possède plus d’une corde à son arc. Pendant 4 jours, elle a enchainé des rencontres, de petits meetings et des échanges avec des malades et des familles afin de les sensibiliser et par la même occasion dispenser des « cours » sur l’aspect socioculturel. Un pari gagné dans plus d’un pour cent des cas.

Même si la drépanocytose commence à acquérir ses lettres de noblesse, force est de constater qu’il faut encore un travail titanesque pour que les mentalités changent.
Toutefois, l’absence de statistiques est significative car le manque de moyens dédiés à la maladie empêche un suivi régulier et scientifique, pas seulement à Sainte-Lucie, mais aussi sur le plan international.
Les petits pays souffrent encore plus de « ce lapsus », de ce fait, les gens s’adonnent à n’importe quelle croyance, donc aussi n’importe quelle pratique pour aller mieux.

À Sainte Lucie, nous avons organisé des sorties avec des enfants malades, hélas, très peu de parents ont accepté d’être photographiés. Cependant, les souvenirs de ces rencontres resteront gravés dans les mémoires dans la mesure où les enfants ont été éblouis par cette expérience nouvelle pour eux.
Selon les dires de 2 mères, ils savaient que désormais, ils n’étaient plus seuls pour se battre. Nous voilà à notre tour réjouies et très satisfaites de notre mission.
Nous n’arrêterons jamais de le répéter, l’APIPD est une magnifique histoire d’amour.

La présidente Jenny Hippocrate Fixy en sortie avec les enfants malades à La Souffrière (28/07/2016)

Le combat est loin d’être gagné, mais ce sont les grains de riz qui remplissent les sacs de riz, car à chaque fois que nous arrivons à remporter de petites victoires même si la guerre est loin d’être gagnée, nous nous sentons transportés et fiers d’être des APIPDistes.

De retour en Martinique, les membres de l’APIPD ont encore du pain sur la planche dans la mesure où, ils ont décidé de retrousser les manches en vue de préparer, avec leur sérieux habituel, la 2ème édition du DREPACTION qui se déroulera du 26 Septembre au 1er Octobre ; le concert étant fixé à cette date.
Par ailleurs, beaucoup de rendez-vous sont pris. Ce qui nous fait dire que même si nous nous trouvons sous les tropiques, les bénévoles de l’APIPD n’oublient pas la mission dont ils sont investis…

Un commentaire sur « Sainte-Lucie, à 37 kilomètres de la Martinique et pourtant… »

  1. SAINTE ROSE

    Bravo Madame la présidente !!! Les enfants sont heureux !!!

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